Genèse du réseau HESCALE

Le contexte scientifique

Histoire, Économie, Sociologie des Cinémas d’Afrique et du Levant
Pour la plupart issus des indépendances, les cinémas du Maghreb, du Moyen Orient et d’Afrique subsaharienne se trouvent associés à la construction de l’identité de nouvelles nations puis à l’expression du désenchantement qu’elles ont pu engendrer. Depuis un demi-siècle, les réalisateurs et les films, ce qu’ils nous disent de la culture, de la politique de ces différents pays, ont essentiellement retenu l’attention des chercheurs, et c’est aux critiques et aux réalisateurs que nous devons une grande partie des savoirs produits sur les cinémas de ces espaces géographiques.
Mais, plus récemment, d’autres travaux, notamment d’historiens montrent que la compréhension de l’activité de la filière cinématographique est essentielle, qu’elle s’inscrit dans un système colonial aux formes multiples dans des contextes hétérogènes, et que la compréhension du cinéma dans ces régions ne saurait être détachée d’une analyse de tout ce qui permet et constitue l’activité cinématographique. D’autres recherches, comme celles sur les festivals, ont élargi la focale et révélé que le cinéma, au-delà des circuits commerciaux, s’est développé à travers un ensemble d’activités et d’initiatives plus vastes qui permettent à des films d’accéder à la visibilité, de trouver des publics. Enfin, Nollywood et son modèle économique hors norme ont suscité un réel engouement et contribué à renouveler les questionnements ayant trait au cinéma en Afrique.

Genèse du réseau HESCALE

Diverses initiatives, comme Maghreb et cinémas : circulation des films, production des savoirs et constitution d’un patrimoine (2009-2012), ou encore Cinémas MENA : Cartographie, enjeux, acteurs, publics depuis 2013, à travers un séminaire, des colloques et des publications, ont mis en valeur de nouvelles perspectives de recherche jusque-là peu prisées (la distribution, la diffusion, l’exploitation, les publics), et évoqué l’importance des mutations récentes. Progressivement, la légitimité de ces questionnements s’est imposée grâce à une dynamique de recherche collective .À l’issue des colloques « Activités, pratiques spectatorielles et cultures de cinéma en Afrique et au Moyen Orient » organisé à Strasbourg en mai 2015 et « Représentations du cinéma et pratiques spectatorielles en Afrique francophone » en mai 2016 à Marrakech, s’est constitué un groupe de recherche international et multidisciplinaire, désireux d’explorer l’organisation de l’activité cinématographique dans ses dimensions transnationales, nationales et locales.